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ŒIL SUR… DEMAIN, TOUS LOCAVORES ?

  • Photo du rédacteur: ayonslœil
    ayonslœil
  • 22 oct. 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 mars 2021


La crise du Covid-19 et le confinement ont eu des répercutions sur une grande partie de la population, mais ce ne sont pas que des effets négatifs : en effet nous avons pu voir que les Français étaient désireux d’un certain retour aux sources, d’une envie de nature et surtout d’une envie de changer leur manière de consommer, et de devenir locavore. Loca-quoi ? Locavore, cela signifie que l’on consomme ce qui est produit à proximité.



Tout d’abord, revenons sur ce qu’est la consommation locale. D’après le ministère de l’agriculture, « un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur – vente à la ferme, marché de producteurs… –, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire entre l’exploitant et le consommateur – commerçants détaillants de type épicier, bouchers, ou restaurateur”.

Cela signifie donc qu’il n’y a pas ou peu d’intermédiaires entre le produit acheté et le consommateur. Selon l’INRA, en 2013, près de 42 % des Français avaient acheté au moins un produit en circuit court.


Ras-le-bol de la nourriture industrielle et du marketing à outrance, souhait de soutenir les producteurs ou tout simplement volonté de mieux manger ? Toutes ces raisons sont bonnes pour nous pousser à consommer ce qui se trouve à proximité.

Quand on y pense, est-ce vraiment censé de consommer de la sauce tomate chinoise ? De la moutarde du Canada ? Des cornichons d’Inde ? Ou plus simplement des légumes et de la viande qui proviennent de l’autre bout du monde ? D’ailleurs, savez-vous de quel endroit provient tout ce que vous mangez ?


Consommer local prend donc tout son sens et est une pratique accessible, surtout quand il existe différents moyens de s’approvisionner. On peut se fournir directement au marché de producteurs locaux, auprès de son maraîcher, lui commander des paniers ou adhérer à une plateforme regroupant plusieurs producteurs pour passer ses commandes.

Vous avez la possibilité de commander vos paniers en AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne). Le fonctionnement est assez simple : vous payez une cotisation à l’année et vous allez récupérer toutes les semaines ou 2 semaines votre panier de fruits et légumes de saison. Certains producteurs proposent même de faire de la cueillette. L’avantage pour l’agriculteur est qu’il perçoit une juste rémunération et a d’avance une trésorerie qui lui permet d’être plus serein et de s’organiser pour son année. Pour le consommateur, pas besoin de renouveler sa commande toutes les semaines. L’inconvénient est qu’on ne sait pas forcément ce qu’on va retrouver dans son panier, et qu’on s’engage sur un an.

Moins contraignant, le système de La Ruche Qui Dit Oui vous permet de commander chaque semaine un panier que vous composez selon vos envies, et regroupe souvent plusieurs producteurs de votre région (que ce soit les maraîchers, éleveurs, céréaliers…) ou via les Jardins de Cocagne.


Il existe de nombreux moyens de trouver rapidement un producteur, notamment grâce aux annuaires.

Voici quelques annuaires généraux :

En voici une liste par région :

- Auvergne Rhône Alpes : Chambre d'agriculture

- Bourgogne Franche Comté : Biobourgogne - Bretagne : Produits locaux Bzh

- Centre Val de Loire : Produits frais locaux CVDL

- Grand Est : Biograndest

- Hauts-de-France : Ouacheterlocal ; Le Court Circuit

- Île de France : Mangeons local en IDF ; BioIDF

- Nouvelle-Aquitaine : Produits locaux NA

- Occitanie : Sud et Bio

- Pays de la Loire : Interbio PDLL

- Provence Alpes Côte d’Azur : Chambre d'agriculture ; Bio Provence



Nous pouvons réfléchir à l’impact environnemental, sanitaire et social de notre consommation d’aliments. Consommer local implique en premier lieu une forme de traçabilité : puisque vous savez où vous acheter le produit, il est possible de renseigner facilement sur les méthodes de culture ou d’élevage. En supermarché, comment savoir d’où proviennent ces carottes qui ont absolument toutes la même taille et la même forme ? Comment ont-elles été cultivées ?

Lorsque l’on va acheter ses carottes chez le maraîcher, on peut facilement observer la façon dont il travaille, et surtout diversifier ses aliments avec les différentes variétés proposées (telles les tomates anciennes, les carottes jaunes, les aubergines blanches par exemple), et qu’on trouve rarement en grande surface. Si nous ne savons pas dans quelles conditions est élevé le bétail, nous ne pouvons pas non plus savoir si leur alimentation provient du soja cultivé au Brésil et ayant contribué à la déforestation, si des antibiotiques sont utilisés, si les conditions de travail sont correctes…

Est-il normal de trouver si peu de fruits provenant de France ? Face à la concurrence déloyale des produits espagnols et des prix aberrants, nous devons réaliser que pour manger bien, il faut parfois changer son mode d’alimentation et consommer mieux : moins de produits transformés, et plus de produits frais de meilleure qualité. Cessons donc d’importer nos fruits et légumes d’ailleurs, quand nous sommes tout à fait capables de les produire !

Il est de notre devoir de soutenir les éleveurs ; il est inadmissible en 2020 de voir autant d’agriculteurs se suicider car ils n’arrivent pas à vivre de leur activité et subissent trop de pression…

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille l’excellent film « Au nom de la Terre » avec Guillaume Canet, qui nous aide à prendre conscience du quotidien des agriculteurs.

Les aliments produits localement ont surtout un bien moindre impact environnemental : le bilan carbone des légumes espagnols peut largement être évité si on choisit de consommer ces mêmes légumes en faisant attention à leur provenance. Le transport des légumes qui arrivent en bateau, en avion puis sont acheminés en camion jusqu’au point de distribution est très polluant : selon l’ADEME, 83 % des émissions de C02 concernant le transport des aliments sont causés par le transport routier. Même si on a moins recourt au transport en avion, son impact en termes d’émissions de carbone est démultiplié.

Consommer local va également de pair avec la saisonnalité des légumes. Si on choisit un légume produit à deux pas de chez nous, il sera automatiquement de saison (à moins qu’il ne soit produit sous serre chauffée) et a contrario, la tomate du mois de décembre proviendra probablement d’Espagne ou du Maroc. Pour plus d’infos sur les légumes de saison, vous pouvez relire l’article Œil sur… Les légumes de saison.


Les aliments achetés en circuit court ne sont souvent pas suremballés, et cela permet de réduire grandement les déchets liés à l’achat. Il est très facilement de ramener ses sacs et contenants, et certains emballages peuvent être consignés.

Attention cependant de ne pas tomber dans certaines confusions communes : un produit local n’est pas forcément bio ou artisanal... Méfions-nous aussi des étals présents sur les marchés de plein vent : certains sont producteurs (et heureusement !) mais d’autres ne sont que revendeurs, parfois de marchandise qui provient d’assez loin… Alors n’hésitez pas à vous renseigner !

En conclusion, quelques bonnes raisons de consommer local :

- soutien aux agriculteurs et aux producteurs de notre région

- aliments souvent de meilleure qualité

- on retrouve une souveraineté alimentaire durable : notre argent reste dans l’économie française

- prix plus attractifs car pas de marge du distributeur

Qu’en est-il de ce qui n’existe pas localement ? Plus le droit aux produits exotiques ?

Rassurez-vous, le but de la démarche n’est pas d’interdire quoi que ce soit ! Il faut simplement penser à limiter sa consommation de produits étrangers, privilégier les saisons quand c’est possible pour que l’aliment provienne d’un pays plus proche (par exemple on peut consommer des mangues espagnoles en automne, des amandes espagnoles ou italiennes mais on évite les amandes de Californie) et éviter les kiwis de Nouvelle-Zélande (on essaie de patienter jusqu’à l’hiver). Pour ce qui est du café, du chocolat… Bien sûr on peut garder nos petits plaisirs quotidiens, mais en consommant mieux et un peu moins si possible, pour pouvoir les apprécier davantage !

Et vous, faites-vous déjà attention à l’origine de vos aliments ? Avez-vous déjà adhéré à une AMAP ? Que pensez-vous des circuits courts ?

Ayons l’oeil.

Sources :

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