ŒIL SUR... TOUT EST BON DANS LE COCHON ?
- ayonslœil
- 7 juin 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 nov. 2020

La charcuterie, ce petit plaisir quasi quotidien des Français… On la retrouve sous différentes formes, que ce soit les lardons poêlés, les knackis, le saucisson, les tranches de jambon, le pâté, les rillettes, le boudin…
Selon une étude FranceAgriMer, la viande la plus consommée par les Français est la viande de porc, avec 33 kg par habitant et par an (1). Pour pouvoir satisfaire nos appétits, la filière produit chaque année environ 23 millions de porcs.
Mais tous ces cochons, d’où viennent-ils ?
95% de la viande de porc française provient de cochons d’élevage industriel et intensif.
Cela signifie que les cochons sont donc quasiment tous élevés dans des cages minuscules, à même le béton. Les truies ne peuvent souvent même pas se retourner ni toucher leurs petits. Ils ne voient jamais la lumière du jour et ne sortent jamais à l’extérieur.

Image L214
Les cochons se marchent dessus sans arrêt, se blessent et ne sont parfois même pas soignés. Ils se mordent, et parfois deviennent cannibales. Il arrive que les éleveurs soient obligés de leur meuler les dents ou de leur faire couper la queue pour éviter qu’ils ne mangent celle de leurs frères et sœurs.
Ils vivent dans leurs déjections, quand ce n’est pas au milieu des cadavres des autres porcs.
Les truies reproductrices finissent leur vie prématurément et épuisées, car on leur demande tout simplement d’être « rentable » et de donner le plus de porcelets possible. Les petits sont sevrés anormalement tôt, sont engraissés et dopés aux antibiotiques pour ne pas tomber malades.
Ils sont la plupart du temps envoyés à l’abattoir dès qu’ils atteignent 6 mois (alors qu’ils pourraient vivre 15 ou 20 ans). Ils sont parfois abattus dans des conditions atroces (étourdissement au C02 ou par décharge électrique, il arrive qu'ils soient encore conscients car ça ne marche pas toujours du premier coup).
Je le répète donc, ces cochons sont quasiment tous élevés comme ça, même en France !
Les sociétés comme par exemple le Pâté Hénaff, qui nous transmettent une image d’entreprise familiale et du terroir, sont également concernées. Méfions-nous du marketing !
Ici une petite vidéo sur les conditions d’élevage des cochons servant à fabriquer le Pâté Hénaff. Attention aux âmes sensibles, certaines images peuvent choquer.
Après la diffusion de cette vidéo, le Pâté Hénaff s’est engagé à ne plus mutiler les cochons, à ne plus les élever en cages de contention et à leur donner accès à l’extérieur (2).
L’élevage intensif pose également un problème environnemental, puisque cela demande que les surfaces liées à l’alimentation de ce bétail soient considérables. Cela engendre de la déforestation, de la consommation d’énergie pour la culture, une énorme consommation d’eau supplémentaire. Tout cela accentue bien entendu le réchauffement climatique. Selon une étude du GIEC, la production mondiale de viande porcine a engendré 668 millions de tonnes équivalent C02 (3).
Et dernière info, l’élevage industriel pourrait être un vecteur de virus…

Savez-vous de quoi est composée votre tranche de jambon ?
D’un morceau de viande de porc, beaucoup de sel, et des additifs, notamment des nitrites, qui sont des conservateurs. On retrouve souvent le nitrate de potassium (E252) et le nitrite de sodium (E250). Les nitrites ont notamment pour effet de faire une belle coloration rose à la chair du jambon. Et oui, le jambon n’est pas rose naturellement ! Il est rose car nous, consommateurs, n’aimons pas le jambon qui aurait une couleur grisâtre car on aurait tendance à penser qu’il serait périmé… Alors que le jambon bien rose, ça donne envie de croquer dedans non ? Et bien sachez-le, ce sont bien les industriels qui donnent cette couleur artificielle au jambon, pour nous séduire nous, consommateurs.
Si vous voulez en savoir plus, je vous recommande l’enquête de Cash Investigation.
D’après une étude menée par Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), « l'agence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé la consommation de la viande rouge comme probablement cancérogène pour l'homme [...] et la viande transformée a été classée comme cancérogène pour l’homme » (4). En effet la surconsommation de viande transformée (charcuterie…) provoque le cancer colorectal chez l'homme. Toujours envie d'une petite tranche ?
Alors, comment on évite tout ça ?
On choisit au maximum de la viande porcine française, bio si possible, et sans nitrites.
Voici quelques producteurs et marques :
Et surtout, on en mange de meilleure qualité et moins souvent !
Ayons l’œil.
Sources :
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