ŒIL SUR… QUAND SE RASER N'EST PLUS BARBANT
- ayonslœil
- 26 nov. 2020
- 4 min de lecture
Rituel du matin, corvée du week-end, qu’on le fasse pour son bien-être, pour se sentir plus beau ou parfois par pression sociale, on n’échappe peu au rasage. Parce que le zéro déchet s’adresse aussi aux hommes, il est important de bien choisir son rasoir et ses accessoires.
Nombre d’entre nous utilisent encore des rasoirs jetables, qui sont souvent de piètre qualité et composés principalement de plastique (donc issu du pétrole). Ils engendrent une montagne de déchets : la marque Bic vend à elle seule 11 millions de rasoirs jetables par jour ! Si l’on suit les recommandations de la marque, il faut changer le rasoir après 6 utilisations. Cela revient donc à une cinquantaine de rasoirs par an pour les hommes qui se rasent quotidiennement ; même s’ils peuvent être recyclés, encore faut-il qu’ils atterrissent dans la bonne poubelle… Ils ont l’avantage de raser de près, et de ne pas consommer d’électricité. En revanche, c’est plutôt la quantité d’eau et de mousse à raser qui pose problème.
Les rasoirs électriques, quant à eux, sont fabriqués à partir de différents composants issus de matières premières (notamment pour la fabrication du moteur), et consomment de l’électricité à l’utilisation (mais plus d’eau ni de mousse à raser). En plus des rasoirs électriques classiques, il existe également des rasoirs électriques à dynamo, que l’on peut recharger à la main. Cependant cela reste un objet électronique qui finira sa vie en déchèterie.
Alors comment se décider ? Est-il possible de trouver une alternative au tout plastique, à l’utilisation d’électricité, au gaspillage de l’eau ?
Vous pouvez vous munir d’un rasoir de sécurité réutilisable, souvent en inox ou en bois/inox et donc durable. Ils sont démontables pour pouvoir renouveler les lames. Cependant celles-ci sont recyclables ; le déchet est donc moindre. Ces rasoirs de sécurité ont une durée de vie d’une quinzaine d’années, voire plus.
Si le fait de devoir changer la lame vous incommode, il existe une alternative véritablement zéro déchet : le coupe chou des barbiers d’autrefois. Pas forcément simple d’utilisation au premier abord, il peut durer toute une vie s’il est bien entretenu.
Ci-dessous différentes adresses où vous approvisionner :
- Art du barbier : différentes marques françaises, rasoirs et coupe-choux (Gentleman barbier, Ô P’tit bois), conseils et accessoires
- Lamazuna : rasoirs de sécurité, manche en chêne, fabriqué en France, 49€ + 7,90€ les 10, lame, possibilité d’acheter en kit
- Caliquo : rasoirs de sécurité, manche en chêne, fabriqué en France, 32.50€ + 1.50€ les 5 lames
- Thiers-Issard : marque française, made in France, coupe-choux, à partir de 100€
- Merkur : marque allemande renommée, de nombreux modèles de rasoirs métalliques, entre 30€ et 60€
Question budget, il est vrai que le prix d’un rasoir de sûreté peut faire pâlir au premier abord. Mais quand on sait qu’un rasoir jetable a une durée de vie ultra limitée, le coût peut vite monter : il faut compter en moyenne de 0,30€ jusqu’à 5€ le rasoir jetable selon les gammes. Étant donné qu’il faut les renouveler quasiment à chaque utilisation, on se rend compte qu’il est plus économique d’investir dans un rasoir de bonne qualité plutôt que d’acheter pléthore de rasoirs jetables.
L’autre accessoire souvent associé au rasage est la mousse ou le gel à raser. Focalisons-nous quelques instants sur l'utilité de la mousse à raser : on pense souvent qu’elle permet de mieux faire glisser la lame du rasoir, de préparer la peau, de l’hydrater, mais la réalité est tout autre. Dans les aérosols, on retrouve du gaz propulseur, composé entre autres de butane et de propane, qui peuvent s’avérer irritant pour la peau. Certains composants issus de la pétrochimie, notamment les agents moussants, les polymères, et dont certains sont à bannir (comme le propylène glycol par exemple), peuvent vous dessécher la peau, sans parler de la pollution qu’ils engendrent. D’ailleurs, en parlant de pollution, ces bombes sont difficilement recyclables. Pas vraiment ce qui était souhaité au départ, non ?
Par quoi peut-on la remplacer ?
Il est assez facile, encore une fois, de trouver des alternatives :
- crème de rasage à base de produits naturels (aloe vera, calendula), de l’huile de rasage végétale (amande, olive, ricin)
- pain de rasage : ce n'est pas tout à fait un savon, mais il est à utiliser sur la peau mouillée et pas besoin de blaireau !
- savon à barbe : un classique qui fait le job, nutritif et désinfectant
- tout simplement un savon de Marseille ou un savon d’Alep
Il est préférable de choisir des cosmétiques bio, avec un écolabel (Ecocert ou Cosmebio), à base de matières naturelles, qui sont davantage nutritifs et hydratants. Vous pouvez trouver tout ce qu’il vous faut sur les boutiques de Slow Cosmétique, Lamazuna, Barb’art, Savonnerie l’Essentielle ou encore Bivouak.
Si vous préférez opter pour le savon à barbe, faites attention à choisir un savon adapté à votre type de peau (grasse, sèche). Il faudra également penser à choisir un bon blaireau, en poils naturels ou soie naturelle.
- Caliquo : fabrication française, en bois français, environ 39€
- Art du Barbier : marques françaises, métal ou bois, à partir de 65€
- Halmont : fabrication française, entre 88€ et 105€
- Plisson1808 : fabrication française, bois ou métal, à partir de 60€
En ce qui concerne l’après-rasage, on n’oublie pas l’indispensable pierre d’alun ! La pierre d’alun minérale naturelle (potassium alun) a un pouvoir cicatrisant très efficace. Méfiez-vous cependant à ne pas la confondre avec la version synthétique (ammonium alun), issue de l'industrie pétrochimique et pouvant causer des irritations. En plus de son effet cicatrisant, la pierre naturelle freine l’apparition de rougeurs et d’irritations. Elle est également apaisante en cas de brûlures, saignements ou autres coupures.
En espérant que vous y voyiez plus clair et que vous n’allez pas trop vous prendre le (coupe)-chou pour votre prochain achat !
N’hésitez pas à partager en commentaires vos préférences en matières barbues, ou vos suggestions !
Ayons l’œil.
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